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Moi à côté de moi
26 juillet 2007

Robert stupide...

Y’a des fois où l’on devrait se retenir, des jours où l’on devrait penser avant de faire le con. Mais quand t’es un homme, quand tu n’as que 21 ans, tu penses avec tes couilles, le cerveau fait seulement 20% du reste du travail. Et moi, à cet âge, il devait en faire seulement 15%.

Enfin, c’est ce que je me dis aujourd’hui, à 28 ans, perdu dans mes pensées, dans une foutue station service à 2 heures du matin. Bob, t’es un con, un vrai de vrai connard. Et pourquoi je me lamente envers moi-même ? Aujourd’hui, je suis célibataire depuis 7 ans et d’après un événement sûrement écrit dans les astres, j’ai foiré ces années et je vais sûrement en faire autant pour le reste de ma belle vie.

Ouais, je pense à Émilie, cette Émilie qui s’est mariée dernièrement, cette même Émilie qui a maintenant deux magnifiques enfants, cette Émilie qui a presque traversé toute l’Europe sans moi, cette Émilie qui me vouait un amour indicible et que j’ai largué, il y a 7 ans pour aller tirer un coup avec je ne sais plus quelle blondasse qui n’en valait pas le jeu.

Quel con j’ai fait. Par la suite de cet événement j’ai laissé tombé les études et je suis devenu gras et alcolo..  Le bilan de vie d’un beau loser. Je pense que je vais aller me pendre en arrivant chez moi.

Ouais, à  2 heures du matin dans une station service, je pense que je suis devenu une belle merde. Si je pouvais revenir dans le passé, les choses seraient très différentes.

Étrangement, ce matin, vers 4 heures, j’ai eu cette chance, allez savoir pourquoi, il y a de ces choses que l’on ne peut expliquer. Je m’affairais à relever la mesure des réservoirs à essence lorsque quelque chose m’a distrait. Le silence environnant, il était différent. D’habitude on entend des sons au loin, une voiture qui passe, le vent, les oiseaux. Mais pas maintenant. Un silence à vous donner des sueurs froides. En me redressant pour regarder autour de moi  j’ai assisté à un spectacle  hallucinant.

La cour de la station était entourée d’une surface opaque, semblable à

la vitre. Pourtant

,  même si l’on pouvait voir les édifices de l’autre coté de cette couche, ils avaient changé de couleurs. Ils étaient tous noirs et blancs. Bien sûr, cela sortait de l’ordinaire mais comme j’écoute beaucoup de trucs de science-fiction à la télévision (ouais, des fois, j’écoute autre chose que les bleus nuit..) je suis resté assez calme, enfin, j’ai peut-être juré un peu.

Néanmoins, quoi que je ne quitte jamais mon poste, j’ai dû faire une exception aujourd’hui. Je me suis approché de cette surface et apposé ma main sur celle-ci. Et naturellement, comme dans tous les films de science fiction, je pouvais passer au travers. Et c’est ce que j’ai fait. J’ai commencé par mes deux bras et ma tête par la suite. À mon grand désarroi le paysage qui se trouvait de l’autre côté était le même qu’au quotidien. Merde, pourquoi voir un truc du genre apparaître, s’il ne sert à rien. Dieu devait se foutre de ma gueule. Je suis repassé de l’autre côté, pour prendre mes effets personnels. Ce soir, j’en avais assez vu et je décidai qu’il était temps de fermer boutique. Le patron pouvait aller se faire voir, de toute façon, la rémunération pour ce travail était moche.

Je traversai la surface une seconde fois, sans que rien ne se produise. Pour me rendre chez moi, je dois marcher 20 minutes et c’est bien ce que j’ai fait. Mais en arrivant dans ma cour, j’y ai découvert un autre véhicule que le mien. Lorsque j’ai introduit la clé dans la serrure, il n’y a eu aucun déclique. Je suis retourné sur le trottoir pour vérifier que j’étais bien dans mon appartement et il n’y avait aucune erreur. Mais en observant mon environnement plus attentivement, je constata qu’il n’y avait aucune voiture de l’année dans

la rue. Même

mon voisin en était revenu à son ancienne Honda Prélude, encore moins rouillée que dans mes souvenirs.  Je commençai à transpirer. Où j’étais exactement. Vraiment dans une autre dimension ?

Je me suis dirigé vers le McDonald 24 heures à quelques minutes d’ici. En entrant, je fus heureux de trouver des êtres humains à l’intérieur. Je voulus prendre un trio, mais ma carte de guichet ne semblait pas fonctionner. Cool, une autre dimension sans argent, moi qui en avait déjà peu. J’ai pris un café sous le regard dégouté de la caissière qui devait me prendre pour un  vagabond.

C’est en regardant le journal d’hier que j’ai compris que j’étais un peu plus en arrière que hier. En fait, j’étais en avril 2000, c’est-à-dire 2 mois avant ma rupture avec Émilie. Je songeai à revenir à la station service, mais je ne pouvais croire au hasard. C’était comme si l’on m’offrait une deuxième chance. Avais-je rajeunis aussi en passant la surface vitreuse ?  Je me suis dirigé vers la salle de bain pour constater que malheureusement pour moi, les marques du temps étaient restées sur mon visage.

Je compris qu’il ne me restait qu’une seule chose à faire ; vérifier si j’avais un moi plus jeune ici. Un peu comme dans Back to the futur. D’après le journal, nous étions samedi et si j’étais dans le passé, j’allais devoir avoir une petite conversation avec moi- même.

Le meilleur moment à l’époque pour me retrouver était chez moi (celui de l’époque) avant de partir pour le travail dans une manufacture du coin. C’est ce que je fis et vous auriez dû voir la tête de ce petit moi si con lorsqu’il me vu assit sur le capot de la voiture à l’attendre.

-          On se connaît ?

-          Ouais, donne-toi quelques années

-          ?

-          Je suis toi ducon !

-          Je ne vois pas de quoi vous voulez parler monsieur.

-          J’ai même tes clés de voiture ! (effectivement, elles correspondaient)

-          Va te faire foutre ! Je vais pas devenir un gros tas de merde comme toi.

-          En effet, si tu fais ce qu’il faut..

-          Qu’est ce que tu me veux ?

-          Émilie, je veux que tu restes avec.

-          Nah, je peux bien m’amuser sans elle, non ?

-          Non, les événements qui vont suivre ta vie vont devenir très laid autrement..

-          Pour qu’est-ce que t’en sais, tu n’es pas moi.

A ce moment, j’ai perdu les pédales, j’ai agrippé Robert stupide par le collet et je lui ai foutu un coup au ventre et un coup sur

la gueule.  J

’ai entendu sa mâchoire craquer et j’ai eu une vive douleur à la mienne par la même occasion. Pendant que Bob junior reprenait ses esprits, je lui ai montré mon tatouage, le même qu’il avait sur le bras depuis quelques mois.

-          Écoute-moi petit con. Aujourd’hui tu deviens un adulte, tu penses à ton avenir et tu laisses ta queue dans tes pants. Une chance comme celle-ci, ça n’arrive même pas dans une vie.

-          Quelle chance, me faire démolir la gueule par moi en plus vieux, à moitié chauve et gras.

-          Ouais, et si tu fais pas ce que je te dis, je reviendrai te botter le cul, même si je suis en marchette.

Sur cela, je pris congé de ce petit couillon et je retournais à la station service. En traversant le mur de verre, je me suis effondré sur le sol, pris d’une douleur intense à

la tête. Des

souvenirs que je ne connaissais pas se logeaient dans ma tête comme une balle perdue.

A ma déception, Robert freak avait bien suivi mes conseils. J’étais resté avec Émilie, mais elle s’était lassée et j’avais un divorce à mon actif et  encore plus de dettes qu’avant de traverser le mur. Naturellement, pour couronner le tout, mon patron qui m’a vu est sorti dehors pour m’engueuler. Derrière moi, il n’y avait plus de surface et il faisait jour. J’ai pris congé de lui après qu’il m’ait viré.

Finalement, je crois bien que je vais me pendre en arrivant chez moi..

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Commentaires
J
Salut ! Bon, je ne fais que passer de liens en liens depuis tout à l'heure... et je suis bien évidemment tomber sur ta page, sinon je serais pas là à écrire un commentaire complètement futile qui témoigne tout à fait de mon manque d'activité cervicale du moment. Donc ! Voilà que les explications d'une présence inconnue sur ton blog sont faites, j'pense pouvoir passer à la raison véritable de ce message: J'ai pas pu m'empêcher d'avoir envie de te faire remarquer que j'aime beaucoup ta plume, du peu que j'ai lu jusqu'à présent... Alors, c'est fait ! Je peux retourner à mon vagabondage nocturne... ou matinal, dépendamment du point de vue. ;)<br /> <br /> Au plaisir de revenir te lire ! <br /> <br /> Josianne xx
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