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Moi à côté de moi
21 octobre 2008

J'aurai voulu que l'on me sauve..

Elle m'avait posé la question en découvrant quelques nouvelles pattes d'oies autour  de ses yeux une semaine avant son trente-deuxième anniversaire. Après six ans de vie commune, elle s'était décidée à me poser la question : « Qui es-tu au juste?»

 

Sur cette phrase, je me remémorais notre première rencontre à l'hôpital. Josiane, cette infirmière au regard à la fois triste et angélique s'était occupée de moi, suite à une tentative de suicide qui avait échouée. Il avait suffit d'un sourire de sa part pour que je reste avec elle  tous les jours qui ont suivi.

Et maintenant, elle s'en était rendue compte depuis quelques temps.

 

Que je n'avais pas vieillit depuis le premier jour, pas une ride, pas un seul cheveu blanc.  Elle se tenait devant moi dans l'attente d'une réponse, le regard à la fois inquiet et interrogateur.

 

Je m'étais résigné à lui dire la vérité, j'étais incapable de lui mentir. « Je m'appelle Kevyn et j'ai  253 ans. Je pense que je suis immortel et je ne sais pas pourquoi. La première fois que l'on s'est vus j'en étais à me 68e tentative de suicide. À chaque fois que je meurs, je suis encore ici irrémédiablement.

 

Son regard la trahissait, Josiane ne voulais pas y croire, je sentais que son coeur allait craquer dans quelques instants. « As-tu eu plusieurs femmes? »

 

À chaque fois la même question. J'avais aimé des centaines de femmes dans ma vie, qui s'étaient enfuies après avoir découvert la vérité à mon propos, lorsque les traces du temps agissaient sur leur corps et que je restais toujours inaltéré. Toujours le même homme. Elles qui avaient été amoureuses folles, finissaient  toutes par partir un jour. À force de voir mes premières conquêtes prendre la fuite, j'avais décidé de mettre mes efforts sur des femmes qui avaient vraiment besoin d'amour et ce, même si la chimie, l'attraction n'était pas au rendez-vous de mon côté. Je n'aimais pas immédiatement ces femmes, mais elles voulaient tellement m'aimer que je voulu leur rendre cet amour. Il fallait être monstrueux pour rejeter l'amour d'une personne et cette vision était imprégnée dans mon empreinte d'ADN.   J'appris simplement à aimer. C'était facile, il suffisait de vouloir y croire, à cet amour pour qu'un monde de romance et de magie s'ouvre à nous. J'avais mis mon immortalité au service de ces femmes qui veulent croire à l'amour de tout leur être. Et j'aimais jusqu'au bout de la chandelle. Elles tuaient l'amour d'elles-mêmes, haïssant ce que j'étais, lorsqu'elles comprenaient que j'étais un homme sans âge, qui avait déjà tout vu.

 

« Pourquoi ne m'as-tu rien dit? Que t'aie-je fais pour que tu me détestes au point de me faire subir une telle épreuve? » me dit-elle dans une voix étouffée.

- Je ne te déteste pas, je voulais seulement te sauver pendant qu'il reste quelque chose à sauver. La première fois que je t'ai vue, ton regard semblait si triste que j'ai voulu t'offrir immédiatement tout l'amour  que personne n'a jamais voulu t'offrir. Et tant que tu resteras avec moi, tu auras cet amour.

- Tu veux dire que tu resterais avec moi jusqu'à ma mort, même si  je vieillis? Pourquoi?

- Parce que j'aurai voulu que l'on m'aime de cette façon. Parce que j'aurai voulu que l'on me sauve aussi, avant qu'il ne reste plus rien à sauver..

 

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Commentaires
L
..ce texte et il y aurait beaucoup à dire mais malheureusement, je n'ai pas le temps -<br /> Merci pour ce moment passé ici, j'aurais aimé connaître la suite - Bonne journée A+ peut-être
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